Si l’on excepte les intempéries, le plus grand prédateur de la toiture est l’Homme. Ainsi, près de 10% des sinistres sont imputables à un défaut d’entretien ou à un mauvais usage.
Si en règle générale la plupart des professionnels préconisent un premier entretien complet de la toiture après dix ans, ensuite après vingt ans, puis, quand elle a plus de vingt ans, tous les deux ans, un entretien annuel après dix ans n’est toutefois pas un luxe. En cause, la pollution de l’air qui génère des dépôts sur les couvertures de toiture, lesquels entraînent la formation de mousses, surtout sur les parties du toit qui sont orientées au nord (et donc peu ensoleillées) et situées à proximité d’arbres ou de végétations. Si l’on n’intervient pas rapidement, des problèmes d’humidité peuvent apparaître.
Dans tous les cas, il est judicieux de procéder au moins une fois par an à un petit état des lieux de la toiture qui comprend l’élimination des débris végétaux et le remplacement des éléments de couverture manquants ou déplacés.
Mieux vaut prévenir que guérir
Les tuiles sont plus sensibles à la détérioration que l’ardoise.
Les tuiles en béton, hormis un phénomène de décoloration et de perte de matières surfaciques, ne voient pas leurs qualités intrinsèques fortement altérées dans le temps, au contraire des tuiles en terre cuite sur lesquelles les cycles consécutifs de gel/dégel peuvent provoquer des dégradations très importantes.
Deuxième cause fréquente de dégradation des tuiles en terre cuite : la formation de mousses.
L’exposition du versant et une humidification constante du tesson peuvent favoriser le développement d’une végétation particulièrement nocive telles que mousses, algues vertes et lichens.
Les mousses qui ont tendance à s’ancrer au niveau des jonctions entre les matériaux provoquent une humidité permanente à des endroits bien précis. L’accumulation de ces végétaux contrarie l’écoulement et favorisent la rétention d’humidité. Sous l’effet du gel, la formation de glace provoque, dans le cas de tuiles à emboîtement, la rupture des barrettes longitudinales. En conséquence, la perméabilité du produit ainsi que sa résistance mécanique peuvent en êtres affectés.
Plutôt recourir à un professionnel
Si une importante quantité de dépôts s’est accumulée entre les ardoises ou les tuiles, elle peut être éliminée en soulevant légèrement le matériau de couverture et en grattant la saleté avec un petit couteau ou une brosse dure non métallique. On peut également nettoyer la couverture au jet à haute pression – en procédant toujours du faîte vers la gouttière ! – mais c’est une solution risquée car on risque d’endommager la toiture.
Si ça ne suffit pas, il existe trois types de traitements : application d’un algicide, traitement hydrofuge ou encore, plus fréquemment, un démoussage.
Il est bien sûr toujours possible de s’occuper de l’entretien de sa toiture soi-même, mais, pour ce type de travaux, il est plus que vivement conseillé de s’adresser à un couvreur de métier, sans quoi le remède risque de s’avérer plus nocif que le mal.
Quand l’entretien ne suffit plus
Il arrive un moment où on a beau multiplier les entretiens, il faut bien se rendre à l’évidence : une rénovation totale de la toiture s’impose. Mais quand ? Certains éléments peuvent constituer autant de signaux d’alarme. Par exemple, pour une toiture en ardoise, quand les crochets sont oxydés et/ou en mauvais état. C’est également le cas quand l’humidité passe sous l’ardoise ou que celle-ci commence à blanchir. Pour un toit de tuiles, c’est l’ondulation de la toiture qui sera le signe avant-coureur d’une couverture à restaurer ou à refaire.